Episode 181 –<< Substance Use on the Jobsite: Challenges and Support Measures >>

Rachelle

Bienvenue aux balados du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST). Aujourd’hui, nous sommes sur Zoom avec Bryce Barker, courtier du savoir, et Shawna Meister, analyste principale (Recherche et politiques), du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, aussi connu comme le CCDUS. Nos invités se sont joints à nous pour que nous en apprenions plus sur les répercussions des troubles liés à la consommation de substances psychoactives sur les jeunes travailleurs dans le secteur de la construction et les métiers connexes, et sur la manière dont les employeurs peuvent contribuer à réduire le risque. Bryce, Shawna, bienvenue.

Shawna

Merci de nous recevoir.

Bryce

Je suis heureux d’être ici.

Rachelle

Shawna, avant de plonger dans le vif du sujet, pouvez-vous nous donner quelques renseignements sur le CCDUS?

Shawna

Absolument. Le CCDUS a été créé par une loi fédérale pour fournir une orientation et un leadership nationaux sur les questions de dépendance et de consommation de substances. Nous sommes financés par Santé Canada, mais nous sommes indépendants et une organisation à but non lucratif. Nous menons principalement de la recherche fondée sur des données probantes. Cela signifie donc que nous recherchons les faits et que nous communiquons ce type de renseignements à divers organismes, organisations ou entreprises, qui souhaitent obtenir davantage de ressources ou une meilleure compréhension des problèmes liés à la consommation de substances.

Rachelle

Merci, Shawna. Parlons maintenant de la consommation de substances, notamment l’alcool, le cannabis et les opioïdes. Nous voulons aussi aborder l’incidence qu’elle peut avoir sur les travailleurs canadiens. Bryce, que pouvez-vous nous dire sur le problème actuel dans le secteur de la construction et dans les métiers connexes?

Bryce

Je pense que pour commencer, je pourrais dire qu’il s’agit d’un problème de longue date. Ainsi, moi-même, étant plus jeune, j’ai travaillé dans un certain nombre d’emplois physiquement exigeants. J’ai travaillé par quart, de nuit, dans une usine de plastique, dans une usine de papier, et j’ai même passé une saison sur une plateforme de maintenance dans l’industrie pétrolière. Alors, je pense que j’ai fait l’expérience au premier plan de cette culture « travailler dur, jouer dur » dont on entend parler. Dans ces différents emplois, j’ai vu des situations où des personnes arrivaient au travail avec une très, très grosse gueule de bois, ou peut-être encore ivres, vous savez. Il y avait de la cocaïne qui circulait sur les lieux de travail ou dont on parlait ouvertement. Avec le recul, je dirais que beaucoup de ces jeunes hommes avaient besoin d’aide, ou du moins que les problèmes de santé et de sécurité qu’ils apportaient en milieu de travail auraient dû être mieux traités. Je suis donc très heureux de prendre part à cette initiative qui consiste à fournir aux employeurs des ressources qu’ils peuvent utiliser pour lutter contre la consommation de substances, en particulier à la lumière de la crise d’intoxications aux opioïdes et de la crise des opioïdes qui se produisent actuellement.

Rachelle

Merci. Lorsqu’on parle des employeurs, à quels problèmes font-ils face en particulier?

Shawna

Alors, vous savez, les employeurs ont un certain nombre de problèmes différents qu’ils doivent gérer. L’une des premières choses que Bryce et moi avons entendues de la part des employeurs au cours des dernières années est que, tout d’abord, ils ont un réel intérêt à aider et à soutenir leurs travailleurs, mais ils ne sont pas tout à fait sûrs de la manière de le faire, de ce qu’ils doivent faire, du type de renseignements à donner à leurs employés ou de la manière de les orienter vers une aide supplémentaire. Nous comprenons également qu’en raison de la législation canadienne, les employeurs doivent trouver un équilibre entre les droits des personnes et la nécessité de garantir un environnement de travail sûr et de s’assurer que leurs employés sont aptes à travailler. Les employeurs essaient donc de s’orienter et de comprendre comment adopter au mieux les deux approches en milieux de travail. Nous entendons également de la part du secteur de la construction et des métiers connexes que ce secteur doit relever un défi supplémentaire en raison des différents lieux de travail. Le travail ne se déroule pas nécessairement dans un bureau. Le lieu de travail peut se trouver sur le bord de la route, dans un immeuble ou à l’étranger. Pour cette raison, ce secteur connaît une rotation du personnel. Ainsi, un employé ou un travailleur peut commencer un type de travail contractuel, puis le quitter pour un autre, et il est alors remplacé par un nouvel employé. Les employeurs de ce secteur se heurtent donc également à un défi supplémentaire, celui d’essayer d’observer leurs travailleurs et d’établir un lien avec eux de manière régulière et cohérente. Il existe donc un certain nombre de défis différents pour les employeurs et quelques défis particuliers pour le secteur de la construction et les métiers connexes.

Rachelle

D’accord, parlons maintenant des travailleurs. Quels sont les enjeux auxquels ils font face?

Bryce

Alors, je pense, vous savez, que ce que nous pouvons observer pour les employés est, dans certains cas, semblable : vous savez, ils ne savent pas quoi faire et ils ne savent pas comment aider. Parfois, comme beaucoup d’entre nous, ils peuvent avoir du mal à faire la différence par rapport à la consommation de substances. Prenons l’alcool, par exemple. Quelqu’un peut en consommer d’une manière qui n’a pas de répercussions sur son travail et, vous savez, cette personne n’a pas nécessairement un trouble lié à la consommation d’alcool et a donc du mal à percevoir différemment la situation de ses collègues et leur consommation d’alcool. Ou elle peut avoir du mal à penser qu’elle peut aider ou encourager quelqu’un à obtenir de l’aide. Si une personne souffre d’un trouble lié à la consommation de substances psychoactives, elle peut ne pas savoir comment obtenir une aide anonyme et gratuite ou même si elle peut en parler ouvertement à son employeur sans mettre son emploi en danger. Il y a donc beaucoup d’éléments à prendre en compte et beaucoup de défis, je suppose, pour les employés, et cela dans un certain nombre de secteurs différents. Certaines difficultés sont peut-être plus prononcées dans le secteur de la construction et dans les métiers connexes.

Rachelle

Alors, que peuvent faire les employeurs de ce secteur pour aider les employés? Existe-t-il des ressources particulières?

Shawna

Je vais peut-être commencer et Bryce pourra compléter. Nous savons que la question suscite un vif intérêt et que différents organismes, entreprises et organisations font leur possible pour s’attaquer au problème. Ils préparent des balados, des documents, des guides ou des ressources, mais nous constatons que les employeurs ne savent pas nécessairement que ces ressources existent ou comment les obtenir. Ainsi, le CCDUS s’est associé à Santé Canada pour tenter de répondre à deux problèmes actuels.

Il y a un besoin immédiat de s’attaquer à certaines des surdoses d’opioïdes qui se produisent et qui sont liées à certaines personnes du secteur de la construction. Il y a aussi un besoin de fournir des renseignements généraux aux employeurs, vous savez, sur ce qu’ils peuvent faire pour aider leur personnel relativement à différentes substances. Quel genre de ressources peuvent-ils fournir à leurs employés pour que ceux-ci obtiennent de l’aide? Que peuvent-ils faire à propos de la stigmatisation? Il y a beaucoup de stigmatisation concernant le remplacement, et nous savons que les employés ou les travailleurs sont souvent inquiets de perdre leur emploi. Ils ne vont donc pas forcément en parler à leur employeur. Ils peuvent ne pas se sentir à l’aise de le faire, mais il s’agit d’une question de sécurité au travail. Il y a donc beaucoup d’éléments à prendre en considération.

Nous avons collaboré avec Santé Canada et nous avons rassemblé toutes ces ressources en un seul endroit. Elles sont prêtes à être utilisées. Elles peuvent être téléchargées par un employeur et sont destinées à répondre à certains des différents points que nous avons entendus de la part des employeurs. Cette trousse d’outils de ressources comporte différentes sections. Une section aborde les différentes substances. Il y aura des ressources pour l’alcool, les opioïdes et le cannabis. Une autre section aide les employeurs pour l’élaboration des politiques et leur fournit une orientation sur la manière de veiller à ce que des pratiques exemplaires soient adoptées au sein de leur entreprise. Une section porte sur la stigmatisation, puisque les métiers de la construction s’adressent aux personnes qui font un travail très physique. Ces personnes sont plus susceptibles d’avoir de la douleur, ce qui peut les amener à prendre des médicaments et à ne pas savoir comment les utiliser, et autres. Alors, il y a une section qui concerne la gestion de la douleur.

Cette trousse d’outils est conçue de manière qu’il y ait une brève description pour chaque section. Un employeur n’a qu’à cliquer sur le lien et il sera immédiatement dirigé vers cette ressource. Pour des renseignements supplémentaires, nous avons également inclus les organisations qui fournissent ces outils au cas où un employeur souhaite obtenir une aide ou un soutien supplémentaires de la part des organisations responsables. Encore une fois, il s’agit d’une sorte de guichet unique. Bryce, je te le laisserai peut-être ajouter ce que j’ai pu oublier à ce sujet.

 

Bryce

La seule chose que je pourrais ajouter est simplement pour souligner un point que Shawna a soulevé. Alors, chaque employeur a la possibilité de s’assurer que ses politiques et ses procédures tiennent vraiment compte de la consommation de substances et de la sécurité, ainsi que des troubles liés à la consommation de substances et de leur traitement, en tant que problème de santé. Ces éléments figurent dans les ressources que nous fournissons et il s’agit d’un moyen très concret pour les employeurs de réfléchir et de s’attaquer à la consommation de substances en milieu de travail et au sein de leur entreprise.

Rachelle

Cela semble être une trousse d’outils incroyable. Parlons des principaux objectifs. Qu’envisagez-vous pour cette trousse d’outils et comment peut-elle aider les employeurs et leurs travailleurs?

Bryce

D’accord, je suis heureux de commencer. Vous savez, je pense que notre espoir est que la trousse aide à renforcer les capacités des employeurs. Vous savez, il s’agit en quelque sorte d’un grand rêve, surtout de notre point de vue en tant qu’organisation. Nous avons réellement l’impression que des problèmes comme la stigmatisation de la consommation de substances empêchent les personnes d’obtenir l’aide dont elles ont besoin. Donc, si nous pouvions influencer les employeurs pour qu’ils éliminent cette stigmatisation ou simplement entament une conversation pour s’assurer que, vous savez, les employeurs se sentent plus à l’aise s’ils voient des drapeaux rouges, ou que les employés se sentent plus à l’aise de discuter de la sécurité. Discuter aussi de la santé et du bien-être, vous savez, et aider les personnes qui en ont besoin. Nous savons que certains employeurs font déjà un excellent travail. Donc, vous savez, nous savons que les répercussions seront plus importantes. Peut-être qu’il y a des domaines précis sur lesquels ils peuvent se concentrer et des ressources particulières qu’ils peuvent utiliser. Mais vous savez, dans l’ensemble, nous espérons réellement que cela aura une incidence sur les employeurs et que ce sera utile pour eux.

Shawna

Je pourrais seulement ajouter que, selon moi, au niveau des employés, des employés de base, vous savez, nous savons qu’il y a beaucoup de personnes qui ont juste besoin d’un soutien supplémentaire. Une fois que nous avons quitté l’école et que nous sommes sur le marché du travail, nous n’avons pas toujours les renseignements à portée de la main. Le milieu de travail est donc un endroit idéal pour diffuser certains de ces renseignements et pour tenir compte des questions de sécurité au travail, mais également de notre propre santé et bien-être. Nous espérons donc que cette trousse d’outils contribuera à une plus grande sensibilisation à ce sujet, mais aussi qu’elle nous aidera à soutenir certains des employés et des travailleurs qui ne savent pas trop quoi faire ni où trouver de l’aide.

Rachelle

Merci, Shawna. Pouvez-vous nous dire où les travailleurs peuvent trouver de l’aide?

 

 

Shawna

Comme je l’ai dit, nous pouvons, la trousse est en cours de finalisation. Elle devrait être publiée sur notre site Web à la fin du mois de juin. La trousse contient donc ce type de ressources et fournit des numéros de téléphone ou des sites Web particuliers pour que les personnes puissent obtenir des renseignements de façon anonyme. Si vous allez sur notre site Web, quand elle sera en ligne, la trousse se trouvera dans la section « Santé et sécurité publique », sous la rubrique « Sécurité en milieu de travail ». Vous verrez une section pour les ressources. Il s’agit de la première manière d’y accéder.

Une autre manière d’obtenir des renseignements est d’envoyer un courriel à Bryce ou à moi-même si vous avez d’autres questions.

Bryce

Le seul élément que je pourrais ajouter est que nous fournissons effectivement ces ressources et des liens vers ces ressources, mais certains employeurs et leurs employés ont déjà accès à certains services par l’intermédiaire de leur programme d’aide aux employés, parfois même de celui des membres de la famille. Donc, vous savez, ces ressources peuvent être consultées aussi. Et parfois, nous constatons que les personnes ne savent pas qu’elles peuvent accéder à des services en milieu de travail.

Donc, une simple éducation interne à ce sujet serait bien, vous savez, par exemple « ces types de services sont disponibles pour vous en tant qu’employé et nous vous encourageons à les utiliser si nécessaire ».

Shawna

Un dernier commentaire peut-être. En ce moment, le nom de la trousse d’outils est « Consommation de substances en milieu de travail : soutenir les employeurs et les employés des corps de métier ».

Rachelle

Bryce, Shawna, merci beaucoup d’avoir été ici aujourd’hui et de nous en avoir appris plus sur ce sujet. Pour en savoir davantage sur la consommation de substances et son incidence sur les travailleurs et le milieu de travail, vous pouvez consulter le cchst.ca, et recherchez « consommation de substances ». Merci de votre écoute.

Shawna

Merci de nous avoir reçus.

Bryce

Nous sommes très heureux d’être ici.

Rachelle

Merci à tous! Au revoir.